Lorsque l’on suit la petite départementale D122, au pied de la Montagne de la Séranne, on arrive à un petit hameau: Les Lavagnes. Un grand parking se trouve à sa sortie. C’est ici que notre randonnée vers le Mont Saint Baudille commence.
Distance
26 km
Dénivelé
1470 m
Balisage
PR – GRP – GR74
Carte
IGN 2642 ET
Nous sommes encore au printemps et les températures sont fraîches le matin. Sur le parking, le vent refroidit encore plus l’air. Le coupe-vent est vite enfilé et nous ne trainons pas pour commencer à marcher!
Nous empruntons le GRP Tours dans le Grand Pic Saint Loup. Le chemin descend doucement en contrebas pour rejoindre une piste, que l’on suit quelque temps. On la quitte ensuite pour entamer la première ascension du jour. Sur un chemin empierré, aménagé par la population locale il y a quelques siècles, nous montons dans la forêt. Les rochers commencent à faire leur apparition. Le Cap du Ginestet, au sommet, forme comme une porte pour nous laisser descendre de l’autre côté. Sur les reliefs, des colonnes de pierre sortent de la forêt.
Le chemin descend ensuite jusqu’à l’Ermitage Notre Dame de Belle Grâce, que l’on peut voir en le contournant.
Niché au creux de la falaise, il date du XIVème siècle. Composé d’une chapelle et d’un bâtiment d’habitation, il était encore habité il y a peu de temps. Il est toujours utilisé lors de pèlerinages et cérémonies. Des travaux sont d’ailleurs en cours pour le rénover.
Saint Guilhem le Désert et le Cirque de l’Infernet
Nous suivons à présent le relief, sur une ancienne voie de transhumance utilisée jusqu’au XVIIème siècle. Tout à coup, en passant un sommet, le cirque de l’Infernet apparaît. C’est là que nous allons. Mais avant cela, il faut descendre à Saint Guilhem le Désert.
Le village médiéval s’est développé autour de l’Abbaye de Gellone, fondée en 804 par le Comte de Toulouse, futur Saint Guillaume (Guilhem, dans la langue d’Oc). Ses petites rues accueillent aujourd’hui de nombreux artisans.
En descendant, on ne peut manquer les ruines d’un château fort bien visibles sur les falaises au-dessus de St Guilhem.
Une fois en bas, il n’y a plus qu’à remonter de l’autre côté!
Nous laissons le village derrière nous et suivons la route sur environ 200m.Le chemin vers le cirque de l’Infernet commence au bout, sur la gauche. Il est bien connu et très fréquenté. La première partie est ombragée et monte régulièrement. On prend assez vite de la hauteur pour se retrouver sous les falaises. Un sentier part sur la gauche, il permet de gagner le sommet des falaises. Nous le laissons et continuons tout droit, pour passer littéralement sous la falaise. La vue est impressionnante! On marche alors dans les pierriers issus des falaises en direction du fond du cirque. On y devine un ancien ermitage, aujourd’hui abandonné. Au bout du cirque, quelques zigzags amènent au niveau de l’ermitage et offrent une vue plongeante sur St Guilhem.
Le cirque de l’Infernet est très minéral! Si le départ de St Guilhem se fait sous des arbres assez bas, ils s’éclaircissent au fur et à mesure que l’on se rapproche des falaises. Mais une fois sur le plateau, la végétation reprend sa place et c’est dans une véritable forêt que l’on entre. C’est le retour de la terre sous nos pieds (bien agréable après avoir marché sur des cailloux!), des feuillus et surtout des plantes basses, des fleurs, de l’herbe. Sous le couvert des arbres, l’air est plus frais et même plus humide. Le contraste est saisissant.
Du Cirque de l’Infernet au Mont Saint Baudille
De forêt en ravin
La plupart des randonneurs empruntent à ce moment le chemin qui permet de rejoindre le haut des falaises du cirque de l’Infernet. Nous continuons à travers la forêt, sur le GR74, jusqu’à rejoindre une piste.
La parenthèse forestière se termine ici et nous retrouvons un paysage plus habituel: buis, cailloux, quelques pins. Le soleil, voilé jusqu’ici, commence à nous réchauffer et l’ombre se fait rare. Après avoir suivi la piste quelque temps, nous la quittons, pour suivre le Ravin de la Côte. Ce véritable petit canyon est bien plus sympathique à remonter que la piste! Nous la retrouvons d’ailleurs à la sortie du ravin. Nous avons maintenant une belle vue directe sur notre prochain objectif: le Mont Saint Baudille. Il se dresse juste devant nous. Un peu à l’écart de la piste, quelques rochers semblent parfaits pour une pause.
Après avoir repris des forces, nous repartons pour la dernière partie de notre journée. Il faut d’abord suivre la route sur environ un kilomètre. Elle est assez peu empruntée et nous ne sommes pas vraiment gênés par la circulation. Devant nous s’étend la plaine, les reliefs du Salagou et dans le fond, le Pic du Vissou.
Le Mont Saint Baudille
Puis l’ascension du Mont Saint Baudille commence. Nous quittons la route pour un bon chemin empierré. Il passe au milieu d’une ferme et les chèvres nous regardent avec curiosité. La montée est assez régulière, faite de grandes traversées et quelques zig-zags. La végétation est plutôt rase, n’offrant que peu d’ombre. On sent bien que le soleil du printemps réchauffe la terre et les cailloux sous nos pieds. La chaleur est largement supportable, d’autant plus que quelques rafales de vent nous parviennent. Petit à petit, nous gagnons de la hauteur.
Le chemin ne mène pas directement au sommet du Mont Saint Baudille. Il gagne d’abord le haut du massif. La montée finale se fait dans le lapiaz sur la crête. Là, le vent souffle fort! Il faut bien attacher chapeaux et casquettes et le coupe vent n’est pas superflu!
La vue au sommet récompense ces derniers efforts. Elle s’étend jusqu’à la mer, par-dessus les reliefs que nous avons passés ce matin. Le Pic Saint Loup se détache nettement d’un côté, tandis que de l’autre côté, le Lac du Salagou apparaît. Derrière nous, on aperçoit les contreforts des Cévennes.
Du Mont Saint Baudille au parking
Du sommet, il ne nous reste plus qu’à suivre la piste pour rejoindre le parking. D’abord sur le sommet du massif, le chemin est vallonné. Juste avant d’entamer la descente vers la vallée, un dolmen est visible à quelques mètres de la piste. La descente est assez douce dans un premier temps. Alors que la piste marque un virage à 90° à droite, nous continuons tout droit sur un sentier.
La carte indique qu’un second dolmen se trouve à proximité. Puisque nous sommes à côté, nous décidons d’essayer de le trouver. Un sentier doit y mener. Nous trouvons le départ, mais le sentier n’est pas du tout entretenu et difficile à suivre. Nous renonçons finalement et rejoignons le sentier bien marqué qui mène au Mas Aubert. Là, nous rattrapons le GR74, qui nous ramène à la voiture. Ce petit détour nous a permis d’éviter une grande descente plutôt raide et empierrée.
Cette belle et grande randonnée nous a donné un magnifique aperçu de la diversité des paysages qui coexistent dans les avant-postes des Cévennes, des Lavagnes au Mont Saint Baudille, en passant par Saint Guilhem le Désert.
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