Il y a quelques années, je suis partie en voyage pour faire du parapente à la Réunion. L’un des moniteurs de mon école y avait vécu et a proposé d’organiser un séjour de deux semaines, pour découvrir les sites de vol de l’île.
Nous étions 5 pilotes intéressés par ce voyage à La Réunion. Rien que la préparation d’un tel voyage m’a mis l’eau à la bouche: la perspective de passer 15 jours au soleil au mois de novembre, de voler au bord de l’eau, se poser sur la plage, voir les couchers de soleil et goûter la cuisine exotique de l’île.
Retour sur un superbe voyage à la Réunion, qui a mêlé parapente et vacances.
Le voyage, direction d’île de la Réunion
Première question pratique qui se pose: nous partons pour 2 semaines et avec un parapente. Aujourd’hui les voiles légères sont connues, mais à ce moment, elles n’étaient pas aussi courantes. Nous avons donc tous un bon sac à dos bien dodu en plus de notre valise.
Par chance, les compagnies aériennes vendent encore des billets d’avion avec deux bagages en soute. Pas besoin de payer un bagage supplémentaire ou de faire entrer maillots de bain et serviettes de plage dans le sac!
Nous voilà donc à l’aéroport le jour du départ. Nous ne passons pas inaperçus! Avec nos gros sacs et nos valises, les passagers comme le personnel nous regardent avec étonnement.
L’agent d’enregistrement appelle immédiatement les personnes en charge des bagages hors format. Tandis que nos valises partent sur les tapis, nos voiles partent sur un char à bagages. Inutile de dire que j’ai demandé une bonne dizaine de fois à mes collègues de l’époque (je travaillais alors à l’aéroport) de bien veiller sur elles et de ne pas les oublier!!
Après plus de 14h de voyage (depuis Genève en passant par Paris), nous arrivons à La Réunion. Heureusement, nos voiles sont bien arrivées en même temps que nous! Le minibus que nous avons loué nous attend. Nous sommes prêts à commencer nos vacances!
Notre séjour à la Réunion est rythmé par les vols en parapente, les siestes à la plage, les visites et quelques randonnées.
Nous avons loué une maison à St Leu. Elle est située à mi-chemin entre la plage où l’on se pose et le décollage.
Aussi tous les matins, dès le soleil levé, le café avalé, nous montons au décollage. Généralement nous sommes les premiers sur place.
Ce premier vol du jour est calme, la nature se réveille sous nos yeux.
Le parapente à la Réunion
Les Colimaçons 800
Contrairement aux décollages dont nous avons l’habitude, dans les Alpes, le décollage de St Leu est très peu pentu. Il se termine par un champ de canne à sucre.
Le matin, tôt, l’air encore “frais” ne porte pas tant que ça et le vent est presque nul. A chaque fois, je serre les fesses pour décoller avant les cannes à sucre, pour être assez haute pour passer au dessus. Parfois, il faut même lever les pieds!
Les premiers vols sont étranges! Le relief au départ est en pente douce. Lorsque l’on décolle, on ne se retrouve pas directement avec un grand vide en dessous. On suit la pente. Je suis un peu tendue pour mes premiers vols en parapente à la Réunion. J’ai toujours l’impression d’être trop proche du sol, de ne pas pouvoir arriver jusqu’à la plage.
Mais un peu plus loin, il y a une cassure. La pente se raidit, et on a l’impression de gagner de la hauteur. Encore quelques minutes de survol de l’île et on arrive au-dessus de la plage et du lagon.
Les premiers temps, je n’ose pas vraiment m’aventurer sur le lagon. Ne m’a-t-on pas appris qu’au-dessus de l’eau l’air ne porte pas et qu’on a tendance à descendre plus vite? Mais très vite, la curiosité et la vue prennent le dessus.
C’est un excellent endroit pour faire quelques exercices, mais ce que je préfère, c’est regarder le bleu de l’eau et tenter de repérer des animaux marins qui se promèneraient par là.
L’atterrissage sur la plage se fait tout en douceur, grâce au vent laminaire qui vient du large et du sable qui amortit bien le posé. Bon, il faut faire attention à deux grands arbres à l’entrée du terrain et à ne pas viser trop près de l’eau. Mais une fois l’habitude prise, tout se passe bien.
Les colimaçons 1500
Si nous partons généralement des Colimaçons 800, il existe un deuxième décollage, plus haut, que nous avons découvert en cours de séjour. Il faut y venir très tôt le matin, car il est très vite dans les nuages. Là, le dénivelé est doublé! Comme son nom l’indique, Colimaçons 1500 offre un superbe sol de 1500m de dénivelé. En suivant la pente douce du relief, on peut voir la nature se réveiller tranquillement. Le temps de profiter de la vue, et la fenêtre se referme lentement derrière nous. Les nuages reprennent leur place. On se pose au même endroit que d’habitude, sur la plage.
Les Makes
Saint Leu est le principal site sur lequel nous volons, mais il y en a d’autres. On compte environ une quinzaine de sites de parapente à la Réunion.
Pour changer de décor, un matin nous partons au sud de l’île. Le site des Makes se trouve dans la forêt du même nom. C’est un tout petit site auquel on accède par une piste. Le décollage ne permet d’étaler qu’une seule voile. Il faut donc se préparer en arrière.
Le vol offre un point de vue magnifique sur la forêt et les remparts de montagne que l’on suit quelques minutes pour rejoindre l’atterrissage. Ici, c’est le vert qui domine!
Le Maïdo
Depuis le départ, nous n’avons qu’un nom en tête. Celui du Maïdo. A la Réunion, c’est LE vol dont tout parapentiste parle ou rêve. Partant depuis le cirque de Mafate, le vol chemine le long des remparts pour rejoindre la mer. Le décollage et le vol sont exigeants, il faut savoir piloter et surtout se méfier des conditions météo. D’ailleurs, le vol du Maïdo n’est pas faisable tous les jours. Il faut guetter les bonnes conditions.
Après toutes ces mises en garde, notre raison prend le dessus: nous ne sommes pas assez confiants dans notre niveau de vol pour le tenter. Nous continuerons d’en rêver!
Au delà du parapente, découvrir l’île de la Réunion
Nous sommes venu à la Réunion pour faire du parapente, certes, mais aucun de nous ne connaît l’île, et nous profitons de ces 2 semaines pour la découvrir aussi.
C’est ainsi que nous découvrons les coulées de lave encore fumantes après une nuit de pluie. Ces coulées datent pourtant de quelques mois voire quelques années! Sentir la chaleur qui s’en dégage après autant de temps est impressionnant.
Un peu plus loin, sur des coulées plus anciennes, la vie reprend son cours et des pousses vertes apparaissent ça et là.
Une journée est dédiée à la découverte du volcan. Comment peut-on venir à la Réunion sans monter voir le Piton de la Fournaise? Par chance, pendant notre séjour, il est dans une période calme. Nous avons donc le droit d’en faire l’ascension à pied. Comme pour toute activité ici, il faut partir tôt. Non seulement parce que les flans de pierre volcanique renvoient la chaleur du soleil, mais aussi parce que les nuages envahissent très rapidement le cratère. D’ailleurs, je finis l’ascension du rempart au retour dans le brouillard. Mais la vue au sommet vaut largement les efforts!
Notre séjour est ainsi ponctué par des randonnées, des balades, la visite d’une vanilleraie, un baptême de plongée sous-marine.
L’avantage, c’est qu’il est possible de partir faire du parapente à la Réunion avec toute sa famille. Les journées commencent très tôt et les nuages envahissent rapidement le ciel dans la mâtinée. Le parapente à la Réunion se pratique donc tôt le matin et en fin de journée. De quoi faire de belles découvertes en journée.
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