Le vol en parapente en bord de mer est, après le vol en montagne, la pratique la plus connue de tous. Qui n’a jamais rêvé de survoler les falaises normandes ou de s’amuser à la dune du Pyla? Le vol en bord de mer possède des caractéristiques par certains côtés proches de celles du vol montagne. Mais il a aussi ses spécificités.
Quelles conditions de vol pour le parapente en bord de mer?
Que l’on vole depuis des falaises, des collines proches de l’eau ou à la dune, les conditions de vol sont assez spécifiques.
La première chose à laquelle on pense, c’est le vent. En bord de mer, il est laminaire. C’est généralement vrai, mais cela ne simplifie pas pour autant les choses. Un vent laminaire, c’est un vent régulier. Mais pour pouvoir s’appuyer sur le vent, il faut qu’il ait une certaine vitesse. Les bonnes conditions pour voler impliquent donc un vent certes régulier, mais assez fort. De plus, des rafales ne sont pas exclues, notamment à l’approche d’une perturbation.
Le vent en bord de mer est soit d’origine météo, soit une brise. Le phénomène des brises est bien connu. Dans la journée, lorsque la terre chauffe, une brise de mer se met en place pour remplacer l’air ascendant des thermiques. En fin de journée, le phénomène inverse s’installe: la brise de terre s’installe. Il faut rester prudent lorsque le jour décline pour ne pas se faire piéger et pouvoir rentrer à l’atterrissage.
Les marées font partie de l’environnement de vol en parapente en bord de mer. Elles sont importantes à plus d’un titre! D’une part, à marée haute, l’atterrissage peut ne pas être praticable. Il faut alors se préparer à atterrir derrière le décollage ou repousser le vol. D’autre part, les marées influencent également le vent. On remarque souvent une correspondance entre la marée montante et la mise en place d’une brise.
Les sites de bord de mer ont des dénivelés assez faibles. D’où l’importance de bien se placer et la nécessité d’avoir du vent soutenu. De fait, si on se place mal, le vol peut être très court!
Comment anticiper l’évolution des conditions de vol en bord de mer?
Comme pour tout vol en parapente, il faut rester attentif à l’évolution des conditions. Cela permet d’une part de décider du cheminement que l’on va suivre et d’autre part d’anticiper un renforcement ou une baisse du vent.
En bord de mer, les repères ne sont pas les mêmes qu’en montagne. Mais on peut voir venir les changements si on sait quoi observer. Si on n’a pas l’habitude de voler dans cet environnement, il est toujours intéressant de discuter avec les pilotes locaux. Ils nous donneront des renseignements sur les sites, leurs dangers et leurs astuces. En règle générale, l’observation de la mer et des oiseaux nous donneront déjà de bons indices quant à l’évolution de la météo.
L’avantage du vol en parapente en bord de mer, c’est que l’horizon est bien dégagé. On peut donc voir une perturbation arriver de loin. Des développements nuageux ne risquent pas de se cacher derrière les sommets! En les gardant à l’œil, on peut donc aller se poser bien avant leur arrivée.
Si le vent se renforce, cela peut se voir sur la mer. La formation de vagues, leur orientation ou encore la présence de moutons sont des éléments à surveiller tout au long du vol. Selon la luminosité et la position du soleil, ils peuvent être parfois difficiles à observer. Mais ils sont toujours de bons indicateurs de ce qui va arriver.
Les mouettes sont également de bons alliés des parapentistes. Si les rapaces indiquent les thermiques en montagne, elles nous renseignent sur la force du vent. Les mouettes aiment le vent. Elles s’appuient dessus pour planer. Plus elles sont haut et loin sur la mer, plus le vent est fort.
Comment voler en parapente en bord de mer?
En bord de mer, on pratique principalement le vol dynamique ou soaring. En vol dynamique, ce n’est pas la masse d’air que l’on exploite, mais le vent. Venant de la mer, Il vient taper sur le relief (falaise, dune ou colline) et prend une trajectoire ascendante. C’est en jouant avec ce vent et le relief que l’on vole en dynamique.
Plus la pente est raide et haute, plus l’ascendance nous permettra d’aller haut. Plus la pente est faible, plus il faudra un vent fort pour obtenir le même rendement. De plus, le vent doit être bien perpendiculaire au relief pour être vraiment efficace.
On comprend alors que bien se placer par rapport au relief est primordial. Pour rester en l’air, il faut se trouver dans la zone où le vent monte. Comme pour le vol de montagne, il faut savoir analyser la trajectoire du vent en fonction de la forme du relief. En effet, la falaise n’est jamais droite, son orientation change. On peut alors se retrouver sous le vent, dans les turbulences. De même, il vaut mieux ne pas aller trop en arrière du décollage, pour éviter ces mêmes turbulences. Tout est donc une question d’équilibre! Il faut trouver le bon compromis entre rester près du relief pour exploiter l’ascendance et voler en sécurité.
Pour voler en bord de mer, le vent est souvent un peu plus soutenu qu’en montagne. Il faut donc maîtriser les décollages et les atterrissages par vent fort. Le gonflage et le jeu au sol sont des passages obligés. Il est important de s’habituer à manipuler et contrôler sa voile. Non seulement, on évolue en sécurité, mais on est également plus serein au décollage et donc en vol.
Pour en savoir plus sur les spécificités du bord de mer, des spécialistes ont répondu aux principales questions dans cet article.
Voler en parapente en bord de mer est une pratique bien différente de celle du vol de montagne. La mer et le relief particulier créent des conditions de vol spécifiques. Si les vols de bord de mer sont plus calmes, il ne faut pas les sous-estimer! La vigilance reste de mise et l’observation des pilotes locaux et des conditions est importante pour profiter au maximum de la vue sur la mer!
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