Le printemps, une bonne saison pour le parapente?

12 Mai 2021 | Parapente

Le printemps est généralement synonyme du retour des beaux jours, des températures qui augmentent et des journées qui rallongent. C’est la période où nous ressortons notre parapente du placard. Mais le printemps, c’est surtout une période de transition entre l’hiver et l’été. Et qui dit transition, dit succession de différents phénomènes. Alors, c’est quoi, réellement, le printemps?

 

Le printemps, une saison “entre-deux”
Une question de position
La Terre se réchauffe, c’est le printemps

Le printemps, contrastes et instabilité
Une succession de dépressions et de beau temps
Les giboulées
La bise, phénomène printanier?

Le printemps pour les pilotes

Le printemps, une saison “entre-deux”

Une question de position

Pour parler du printemps et de ses particularités, il faut d’abord savoir ce que c’est. Et pour ça, petit retour sur les bancs de l’école.

La Terre tourne sur elle-même. Son axe de rotation est légèrement penché. En même temps, elle tourne autour du Soleil. Son parcours forme une ellipse.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas la position, proche ou non, de la Terre par rapport au Soleil qui fait les saisons. Du moins, pas directement. Ce qui fait les saisons, c’est l’ensoleillement. 

Prenons l’hémisphère nord. Comme la Terre est inclinée, le soleil y arrive directement à une certaine période de l’année. Il chauffe donc plus fort cette partie de la planète. C’est l’été. A l’inverse, l’hémisphère nord se retrouve plus éloigné du soleil à un autre moment de l’année. Le Soleil chauffe moins, c’est l’hiver. 

Ce sont là les deux extrêmes. Entre les deux, nous avons deux saisons: l’automne et le printemps.

 

La Terre se réchauffe, c’est le printemps

En hiver, donc, la Terre se refroidit. Au fur et à mesure du déplacement de la Terre, le Soleil nous arrive de plus en plus directement. Le sol commence à se réchauffer. 

Le printemps, c’est la saison du milieu, de la recherche de l’équilibre. C’est une période au cours de laquelle la Terre passe d’un extrême à l’autre. Les jours rallongent jusqu’à ce que le jour soit égal à la nuit.

Ce réchauffement se fait progressivement.  En effet, il faut du temps pour réchauffer l’air. Les particules présentes dans l’air absorbent la chaleur. 

C’est donc le sol qui se réchauffe en premier. Selon leur composition, les sols absorbent et surtout restituent la chaleur plus ou moins rapidement. En faisant cela, ils commencent à chauffer l’air autour d’eux. Les basses couches de l’atmosphère gagnent ainsi quelques degrés. Mais les couches supérieures restent encore froides.

C’est ainsi qu’au printemps il est fréquent de sentir le soleil nous chauffer, mais de devoir garder une bonne veste car l’air reste frais.

Cycle des saisons: printemps, été, automne, hiver

Le printemps, contrastes et instabilité

Une succession de dépressions et de beau temps

Ce réchauffement des basses couches de l’atmosphère influe sur toute la circulation de l’air dans l’hémisphère. En Europe, par exemple, l’anticyclone qui s’installe en Europe centrale en hiver disparaît. Les perturbations venant de l’Atlantique ne sont donc plus contrées et remontent sur le continent. 

Le temps est instable, les masses d’air douces alternent avec des masses d’air froides venant du nord. Les perturbations se succèdent et traversent des régions à un rythme parfois élevé.

A cause de ces successions de dépressions et de zones de pressions plus élevées, les belles journées sont souvent ventées et instables.

Les températures changent énormément aussi. Au fil du passage des dépressions, elles montent et descendent. Les écarts peuvent être importants d’un jour à l’autre, et même au cours d’une journée. Meteo France a relevé les températures moyennes et les précipitations au cours des dernières années. Cela permet de définir des « normales » et des « extrêmes ».

C’est là le paradoxe du printemps! C’est la saison où nous ressortons nos voiles, où les beaux jours nous donnent envie de décoller. Mais c’est aussi la saison où voler est le plus compliqué!

 

Les giboulées

Saison des contrastes, le printemps est la saison des giboulées. Phénomène assez violent, il est le témoin par excellence du passage entre l’hiver et l’été. 

Alors que l’air reste froid en altitude, les basses couches de l’atmosphère se réchauffent. Nous connaissons tous le mécanisme: lorsque la différence de température entre les deux est assez grande, des courants ascendants se créent. Ils donnent naissance à des nuages très instables. Ils sont d’autant plus instables que les écarts de températures sont grands. 

Ces nuages appartiennent à la famille des cumulus congestus, et peuvent aller jusqu’au cumulonimbus. Ils provoquent des précipitations dont l’intensité varie rapidement et brutalement. 

Selon les températures en altitude, on peut ainsi voir des averses de grêle, de neige, de granules de glace ou de neige fondante. Elles sont généralement accompagnées de rafales de vent et d’une nette baisse de la température au sol.

Inutile de préciser qu’il est important de surveiller les développements de nuages lorsque l’on vole au printemps!

 

La bise, phénomène printanier?

Parmi les phénomènes qui se produisent souvent au printemps, on trouve la bise. Pour beaucoup, la bise évoque plus un vent froid, hivernal. C’est en partie vrai. Elle souffle principalement au cours du premier semestre de l’année, mais est plus présente autour des mois d’avril et mai.

Il s’agit d’un vent de secteur Nord à Est. La bise se met en place en fonction de la présence d’anticyclone sur l’Europe du Nord ou l’Europe centrale. Au printemps, les différences de températures et de pressions sont plus marquées entre ces anticyclones et les dépressions présentes sur la Méditerranée. La bise souffle donc plus souvent et plus fort.

Elle s’établit d’abord en altitude, avec des vents de Nord à Nord Ouest assez forts. Puis, elle descend dans les basses couches. Des nuages se forment alors sur les sommets. L’humidité finit par s’évaporer totalement et le ciel se dégage.

La bise se refroidit au passage sur les sommets encore enneigés et fait ainsi baisser les températures dans les vallées.

Elle souffle généralement plusieurs jours d’affilée. La nuit souvent, la bise se calme.

Nuages au printemps

Le printemps pour les pilotes

Voler entre les perturbations, les giboulées et la bise peut s’avérer compliqué! Au printemps, il faut profiter des créneaux de vol. Mais attention, une belle journée de printemps n’est pas synonyme de vol tranquille!

En effet, on l’a compris, le printemps est une saison marquée par l’instabilité. Jusque là, nous avons évoqué ces contrastes et leurs effets à grande échelle. Mais à l’échelle locale, les écarts de températures ont également des répercussions.

Prenons l’exemple d’une vallée dans les Alpes. Les sommets sont encore enneigés. Le soleil réchauffe le fond de la vallée. Les écarts de température entre le fond et les sommets sont importants. Alors qu’en bas on se promène en t-shirt, la tenue de ski est encore nécessaire en altitude.

C’est ainsi que naissent les courants ascendants: les thermiques

Au début du printemps, ils prennent plutôt la forme de bulles ascendantes. L’air au niveau du sol ne chauffe pas assez pour entretenir une colonne régulière. La masse d’air est ainsi relativement désorganisée. Néanmoins, ces bulles peuvent monter très rapidement et surprendre le pilote. 

Plus on avance dans la saison, plus les basses couches se réchauffent. Les thermiques deviennent plus réguliers et bien marqués. Ils le sont d’autant plus que l’air est régulièrement brassé par le passage des perturbations. Les températures ne cessent de changer et on observe de grands écarts d’un jour à l’autre, voire dans une même journée.

A la fin du printemps, les thermiques sont les plus puissants. En effet, le soleil arrive à son zénith, il chauffe beaucoup le sol, ce qui augmente encore les écarts de température.

Les conditions de vol au printemps sont ainsi très dynamiques. C’est une période où l’on recommence à pouvoir parcourir de grandes distances en vol, en profitant des nombreuses ascendances.
Il faut pourtant rester vigilant et prêt à réagir. Reprendre le parapente en cette saison demande de la préparation et de la prudence! Tu trouveras quelques conseils dans l’article sur la reprise du parapente.

Parapente au printemps

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