Faire du parapente en plaine

13 Avr 2022 | Parapente

Pour la plupart des pilotes débutants, le parapente se pratique essentiellement à la montagne et sur les falaises en bord de mer. Mais on peut également faire du parapente en plaine? Ce n’est pas tout à fait la même pratique, mais on peut y réaliser de très beaux cross. D’ailleurs, les records mondiaux de distance ont tous été établis en plaine! Alors pourquoi ne pas tenter les vols de plaine?

Pourquoi voler en plaine?

Un vol plus sûr

Faire du parapente en plaine a plusieurs avantages. A l’inverse du vol en montagne, la vue n’est pas limitée par le relief. On voit donc bien plus loin. Il est plus facile d’anticiper les changements météo, d’observer la vitesse de déplacement des nuages ou l’arrivée d’un front. 

Voler en plaine est ainsi plus sûr. Sans relief à proximité, il est aisé de quitter une zone moins bonne. On ne risque pas de se trouver sous le vent d’un relief, dans des turbulences qui pourraient s’avérer dangereuses. Le pilote est donc plus serein, n’ayant à penser qu’à son parcours et à la position du prochain thermique. 

L’absence de relief a également tendance à lisser les conditions aérologiques. En effet, une vallée ou un col peuvent renforcer le vent météo. La moindre aspérité sur une falaise peut créer des turbulences. En plaine, ces dangers sont moins présents. L’aérologie y est moins dure, car les contrastes sont moins affirmés.

Faire du parapente en plaine, une pratique plus sûre

Faire du parapente en plaine: une pratique variée

Quand on veut faire du parapente en bord de mer, on se prépare généralement à une belle session de soaring ou à suivre la côte pour se promener. En plaine, tout dépend du vent météo.

Le vent météo, sa force et son orientation dictent une bonne partie du parcours. C’est lui qui va décider où il faudra se placer pour espérer trouver un thermique au-dessus d’un champ ou d’un village. 

C’est aussi lui qui va décider de quel côté on va partir après avoir décollé. Et c’est aussi ce qui fait de la plaine un formidable endroit où voler. Les possibilités sont infinies!

Notre trajectoire n’est ici pas dictée par les montagnes à contourner. Tout est possible en fonction de nos envies et du vent. Aujourd’hui souffle un vent du sud, on partira vers le nord. Demain, l’inverse? On se laissera pousser vers le sud!

Le même décollage offre un grand nombre d’options, en fonction des conditions météo. 

De plus, en plaine, les thermiques ne se déclenchent pas toujours au même endroit, et s’inclinent différemment selon la masse d’air du jour. Chaque vol est donc unique et la trajectoire varie à chaque fois!

C'est toujours différent de faire du parapente en plaine

Une logistique plus facile

Côté logistique, faire du parapente en plaine possède aussi certains avantages!

Ici, pas de rotation d’une heure entre le décollage et l’atterrissage! Si le relief est vallonné, le décollage est souvent accessible à pied rapidement. Si l’on est en plaine, il faudra certainement décoller à l’aide d’un treuil. Nul besoin donc de s’assurer de la présence d’un covoitureur pour retourner chercher la voiture laissée en haut!

Une fois en vol, les possibilités d’atterrissage sont plus nombreuses. A moins de se trouver au-dessus d’une grande agglomération, ce qui n’est pas recommandé, il y a toujours un champ ou un chemin qui permettra de se poser à proximité d’une route.

Cela rend, de fait, la récup plus facile. Que l’on ait volé quelques minutes ou plusieurs heures, les routes sont plus facilement accessibles que dans les montagnes. On peut alors rentrer en stop, en train ou se faire récupérer par un ami qui n’aura pas à contourner 3 massifs pour nous rejoindre.

Atterrissage quand on va faire du parapente en plaine

Faire du parapente en plaine, plus facile?

Par bien des aspects, faire du parapente en plaine semble plus facile. Mais est-ce vraiment le cas? 

Une analyse météo primordiale

Le vol de plaine offre de nombreuses possibilités, mais pour les exploiter au mieux, il faut avoir bien analysé les conditions météo avant de partir. En plaine, il est hors de question de décoller et de voir une fois en l’air comment sont les conditions et vers quel côté se diriger. Et pour une bonne raison: il n’y a pas de relief sur lequel s’appuyer en attendant de décider! 

Il faut donc avoir bien étudié la météo et le site avant de se lancer. Cela permet de partir immédiatement dans la bonne direction et au bon moment.

En montagne ou en bord de mer, le soaring permet de voler en s’appuyant sur le relief, tout en restant sur le site, si les conditions ne permettent pas de partir en cross. En plaine, si on ne part pas du bon côté ou qu’on loupe le cycle, il faudra se poser et redécoller.

L'analyse météo importante pour faire du parapente en plaine

Un pilotage fin

En vol également, il faut faire preuve de plus de finesse dans ses analyses. D’ailleurs, on ne cesse jamais d’analyser les conditions. Les thermiques sont moins facilement visibles, jamais au même endroit (oubliée LA pompe du site que tout le monde connaît!) et jamais orientés de la même façon. Tout est constamment à surveiller pour être exploité au plus juste. Les décisions se paient rapidement: bonne, le vol continue jusqu’au prochain point, mauvaise, il n’y a plus qu’à trouver un atterrissage.

Par contre, en plaine, tout est bon à exploiter. Le plus petit thermique se travaille. Si les conditions sont moins fortes que dans les montagnes, le pilotage en est beaucoup plus fin. Le placement dans la masse d’air est primordial pour rester en vol, bien plus qu’il ne l’est dans les autres sites de pratique. On accepte ainsi de voler plus bas, plus en douceur et de tenter d’utiliser le plus petit souffle.

un bon pilotage est important pour faire du parapente en plaine

Le décollage au treuil, atout pour faire du parapente en plaine

Lorsqu’aucune colline ne permet de décoller, on utilise un treuil. Cette technique permet de prendre de l’altitude en partant du sol. Elle permet à tous les pilotes qui ne vivent pas à proximité d’un relief de faire du parapente en plaine. 

Mais c’est une technique particulière qui demande de la maîtrise. Pour un treuillage réussi, le système de treuil doit être étudié et adapté. Le pilote doit également maîtriser le gonflage de sa voile. Il doit pouvoir la gonfler et la maintenir stable avant que le treuil ne le prenne en charge. 

Tout comme le gonflage, le largage est une étape primordiale dans le décollage au treuil. Il ne faut pas larguer le câble trop tôt, sous peine de devoir recommencer. Il faut également  apprendre à gérer la fin de cette traction. 

 

Faire du parapente en plaine revêt un certain nombre d’avantages, mais il ne faut pas sous-estimer cette pratique. Complémentaire du vol en montagne ou en bord de mer, elle permet au pilote de développer d’autres compétences.

Vue lorsqu'on va faire du parapente en plaine

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